Hasard du calendrier ou main de Dieu: une conférence des plus intéressantes s’est tenue hier à Alger. 

Alors que le matin, jeunes et moins jeunes se demandaient “ c’est quoi exactement ces accords?”

et ne comprenaient pas le sens de l’ultimatum lancé par le Premier ministre français François Bayrou, l’après midi, elle, fût éclairée par deux excellents conférenciers. 

A la librairie de L’Arbre à dires, deux historiens Malika Rahal et Fabrice Riceputi, ont évoqué, chacun a leur manière, le trauma colonial.

Riceputi a travers son livre : Le Pen et la Torture, présenta une cartographie des agissements de Jean Marie Le Pen lors de son service militaire à Alger en 1956. Il démontra combien la matrice colonialiste a nourri et continue de nourrir l’extrême droite française. Malika Rahal, pour sa part, en sa capacité “ d’historienne du temps présent” exposa le drame des disparitions forcées pendant la Bataille d’Alger; conduites par une armée coloniale qui avait “ carte blanche.” Elle parla avec beaucoup d’émotion de la difficulté de gérer et les morts et les vivants. 

Les deux historiens se sont également prononcés sur l’actualité du moment. Pour Malika Rahal, commenter et citer “ la Guerre” ce n’est pas du ressassement mais de l’Histoire. Quant à Fabrice Riceputi, il mentionna le “ le goutte à goutte mémoriel du Président Macron” et déplora le fait que la Nostalgérie soit non seulement toujours là, mais plus grave encore: “elle se régénère.”

Pour la totalité des présents, la journée d’hier qui avait commencé par des questionnements, s’est terminée par une certitude: un passé qui ne passe pas, c’est un futur qui ne s’ouvre pas. 

Hanane Larbi