De Paris: Souheila BATTOU
Journaliste/Cinéaste
Le réveil est brutal. Nous pensions être de simples spectateurs, mais nous voilà tous otages. Pas seulement les otages du Hamas, ni ceux piégés sous les bombes sans échappatoire . L'humanité entière est prise au piège d'un show macabre, orchestré par des leaders dont la mégalomanie et le narcissisme pathologique dépassent l'entendement. Au centre de cette scène sinistre : Benjamin Netanyahu, un manipulateur au talent criminel de guerre qui, malgré les accusations de corruption et de fraude, s'accroche au pouvoir en inventant inlassablement le mal sous toutes ses formes.Cet homme, perçu par certains comme Thanatos incarné, nous pousse délibérément vers le chaos. Certains experts observent que les leaders profondément narcissiques..."prolongent les conflits pour se proclamer "héros, forts et compétents", rêvant d'être celui qui a terrassé la menace iranienne, le sauveur d’Israël face à l’adversité historique du peuple juif.
Son égocentrisme atteint des sommets glaçants. Alors que des vies s'éteignent par milliers, Netanyahu ose déclarer : « Chacun de nous porte un coût personnel, et ma famille n’a pas été épargnée. C’est la deuxième fois que mon fils Avner annule un mariage à cause de menaces de missiles. C’est un coût personnel pour sa fiancée aussi, et je dois dire que ma chère épouse est une héroïne, et elle en paie le prix. » Cette déclaration, déni flagrant des souffrances indicibles, a fait bondir un député démocrate à la Knesset. Il a qualifié Benyamin Netanyahou de « narcissique sans frontières », ajoutant : « Je connais de nombreuses familles qui n’ont pas été obligées de reporter un mariage, mais qui ne célébreront désormais plus jamais les mariages qui étaient censés avoir lieu. » Cette déconnexion est d'autant plus frappante qu'il visite les lieux de bombardements « tiré à quatre épingles, brushing impeccable », une véritable mise en scène médiatique pour projeter une image de contrôle, indifférent aux décombres et aux vies brisées.
L'ère de la sauvagerie et de la régression morale a bel et bien commencé le soir du 7 octobre 2023. Aujourd'hui n'est qu'une nouvelle phase de son développement, où même le danger d'une radiation nucléaire semble l'indifférer. Nous sommes ligotés par la peur d'une Troisième Guerre Mondiale, par une déstabilisation économique planétaire et par l'érosion du droit international qui rend notre futur incertain. Car la stratégie de Netanyahu est limpide : un numéro d'équilibriste où Israël espère que l'Amérique, telle une bouée de sauvetage inespérée, s'ancrera dans un conflit d'une portée insondable.
Le duo de la mégalomanie et sa contagion mondiale
C'est dans ce contexte que la psyché des dirigeants prend une dimension critique. Ironiquement, alors que Netanyahu proclame que « la paix ne vient qu'après l'usage de la force", son homologue Donald Trump affirmait « maintenant est le temps de la paix". Mais au-delà de leurs postures et rhétoriques contrastées, leur leadership partage un terrain psychologique alarmant. Le retour de Donald Trump au pouvoir, par exemple, inquiète vivement la communauté psychiatrique internationale, qui dresse un tableau clinique terrifiant : au-delà du simple narcissisme, des experts pointent une psychopathie, une « mendacité hubristique » et un syndrome d'hubris où le monde est perçu comme une arène personnelle.
Plus alarmant encore, ces spécialistes redoutent une "folie contagieuse" ou une « psychose partagée » qui pourrait s'étendre aux dirigeants mondiaux contraints d'interagir avec eux, menaçant de propager cette pathologie destructrice. Face à cette menace inédite, ils exhortent la communauté internationale à s'ancrer fermement dans ses valeurs démocratiques pour éviter un cycle d'autodestruction. (Anne Guion, La Croix, 20 janvier 2025)
Dans ce contexte d'escalade psychologique, une manœuvre inattendue a émergé : la proposition par le Pakistan de décerner le Prix Nobel de la Paix à Donald Trump. Absurde ? L'idée qu'un homme souvent décrié pour ses propos incendiaires puisse être récompensé pour la paix semble d'abord grotesque. Mais, face à un ego planétaire, la flatterie ne serait-elle pas la seule diplomatie qui vaille ? Et si le salut du monde tenait à offrir un jouet doré à un enfant terrible pour l'éloigner de sa boîte d'allumettes ? Si cette ruse fonctionne, l'histoire, ironique, retiendra que la vraie diplomatie n'était peut-être qu'un art du compliment !
Un spectacle qui écrase le monde
Pendant ce temps, le spectacle israélo-américain accapare toute la scène, écrasant et reléguant aux oubliettes la mobilisation mondiale des peuples (des marches dans toutes les capitales à l'initiative en mer du bateau Madleen ou la marche globale) ainsi que la souffrance des affamés de Gaza, qui ne sont plus la préoccupation du monde. Les 72 prochaines heures sont scrutées avec une angoisse existentielle, chaque seconde nous rapprochant d'un destin incertain.
En fin de compte, la véritable tragédie est cette captivité globale. Nous sommes entre les mains de mégalomanes dérangés, imprévisibles et dangereux. Le monde est épuisant de laideur sous toutes ses formes. Chaque jour apporte un dévoilement de la crudité, de l’obscénité, dont les personnes ne se remettent pas facilement. Comment allons-nous dépasser ces doses d'horreur, tout aussi toxiques sur nos vies que la bombe atomique ? Nous sommes tous les figurants involontaires d'une pièce dont le metteur en scène mégalomane menace le monde et le rideau ne tombe pas, il se déchire, révélant un abîme dont l'humanité, sidérée, peine encore à comprendre l'ampleur.