الحراك الإخباري - Vers une mise de la France sous tutelle du FMI? Le scénario que Paris redoute
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Vers une mise de la France sous tutelle du FMI? Le scénario que Paris redoute

منذ 9 ساعات|الأخبار


Ahmed Abdelkrim

C’est un chiffre vertigineux qui donne le vertige aux économistes les plus modérés : 3 346 milliards d’euros. C’est aujourd’hui le montant officiel de la dette publique française, soit 114 % du PIB, un record absolu.

Depuis 2017, la dette s’est alourdie de 1 100 milliards d’euros. Plus inquiétant encore : 920 milliards ont été ajoutés depuis 2020, à un rythme que même les plans de relance de la crise du Covid ne suffisent plus à justifier.

Dans ce contexte, la France n’est plus dans une simple dérive : elle navigue en pleine tempête, sans gouvernail clair, ni cap budgétaire crédible.

Un budget plombé par les intérêts

Le service de la dette, c’est-à-dire le seul coût des intérêts que l’État verse à ses créanciers, atteindra 100 milliards d’euros par an, selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.

« La charge de la dette sera de 100 milliards à court terme », a-t-il déclaré au printemps 2024.

Pire encore, en 15 ans, ce poste de dépense aura coûté

1 000 milliards d’euros. L’argent qui aurait pu financer l’éducation, l’innovation, la santé… est aujourd’hui aspiré par un système de dette perpétuelle, que certains économistes français défendent encore en parlant de « faire rouler la dette ».

Une note encore bonne... jusqu’à quand ?

La France conserve, pour l’instant, une notation « AA » chez les grandes agences (Moody’s, Fitch, S&P). Un paradoxe pour beaucoup : comment un pays aussi endetté, instable politiquement, et incapable de réduire ses dépenses, peut-il encore bénéficier d’une telle clémence ?

Moody’s elle-même a affirmé en mai 2024 :

« Il est très difficile d’attribuer une note à la France dans ce contexte. »

Pourquoi la France n’est-elle pas déjà notée A ou BBB comme l’Espagne ou l’Italie ? Parce que les marchés font encore confiance… mais de plus en plus sur un fil.

Le célèbre économiste français Marc Touati souligne que l’unique élément qui empêche la crise d’exploser entièrement, c’est la note de la dette :

« …pour l’instant, par miracle, la note de la dette publique française n’a toujours pas été dégradée. Et c’est ça qui nous permet de continuer à jouer de la musique… alors que le bateau coule. » Mais pour combien de temps ?

 Le spectre du FMI plane

Face à cette situation explosive, les déclarations se sont durcies au sommet de l’État.

Bruno Le Maire a prévenu :

« La victoire de nos opposants conduirait à la mise sous tutelle de la France par Bruxelles et le Fonds monétaire international. »

Plus grave encore, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a déclaré sans détour :

« Bien sûr qu’il y a un risque de mise sous tutelle… Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront. »

Grèce, le précédent que la France redoute

La mise sous tutelle n’est pas un fantasme. La Grèce, au début des années 2010, a été contrainte d’accepter trois plans de sauvetage en échange d’une austérité brutale :

• Réduction des salaires et retraites,

• Privatisations massives,

• Hausse des impôts et taxes.

Résultat :

• Perte de souveraineté,

• Crise humanitaire,

• Fuite des jeunes diplômés,

• Et une récession de plus de 25 % du PIB.

La France, avec sa dépendance croissante aux marchés financiers et une classe politique incapable de réformer, marche sur les traces d’Athènes.

Une dépense publique incontrôlée

La France détient le taux de dépense publique le plus élevé du monde développé : près de 57 % du PIB.

Poste de dépense

La part dans le budget public et les dépenses sociales a atteint 47 % et les dépenses de fonctionnement ont atteint 

32 %, en hausse de 22 %

Depuis 1997, le nombre de fonctionnaires a bondi de 22 %, soit près d’un million de postes supplémentaires, alors que la qualité des services publics stagne.

La fraude fiscale est estimée à 50 milliards d’euros par an, l'économie parallèle représenterait 14 % du PIB.

Échec des réformes et paralysie politique

Après l’échec partiel de la réforme des retraites, un trou de 80 milliards d’euros continue de fragiliser le système. La motion de censure annoncée par François Bayrou, le risque de dissolution de l’Assemblée, les tensions sociales et l’hostilité croissante des classes moyennes tracent la voie vers une crise de régime.

Marc Touati : « La France est le Titanic »

L’économiste Marc Touati résume brutalement la situation :

« La France est à la veille d’un cataclysme, d’un Titanic qui coule. » “On est dans une situation cataclysmique”

« Je vous dirais, la France est dans une situation cataclysmique… Le drame, c’est que le bateau brûle, justement, mais personne ne se rend compte. »

Touati ne cache pas sa gravité : selon lui, la France n’a plus conscience de l’urgence d’un désastre financier imminent.

« Depuis 2020, la dette publique a augmenté de 960 milliards d’euros… Sur la même période, notre PIB n’a augmenté que de 500 milliards. Il y a donc 460 milliards qui ont tout simplement disparu. »

Que faire ? La thérapie de choc qui dérange

Pour éviter une intervention du FMI, la France doit revoir de fond en comble sa stratégie économique :

• ✅ Baisser les impôts sur les entreprises et les ménages,

• ✅ Réduire les niches fiscales inefficaces,

• ✅ Stopper l’embauche dans la fonction publique,

• ✅ Repenser les politiques sociales et leur efficacité,

• ✅ Réformer le régime des retraites de façon responsable.

Mais qui aura le courage politique de mener cette réforme ? C’est tout le cœur du problème.

Tandis que les chiffres s’aggravent, que les avertissements se multiplient, que les économistes tirent la sonnette d’alarme, le gouvernement français persiste dans l’aveuglement. À force de nier l’urgence, de reporter l’effort, et de se complaire dans le confort d’une dette « qui roule », la France s’approche, à pas sûrs, du précipice.

Le pays vit sous perfusion financière, suspendu au bon vouloir des agences de notation et à la complaisance des marchés. Mais jusqu’à quand ? Quand la confiance se brisera, la France découvrira que l’effondrement ne prévient pas : il frappe d’un seul coup.

Et alors, il sera trop tard. Le FMI s’invitera, Bruxelles imposera ses diktats, les sacrifices ne seront plus choisis mais subis. 

L’État providence deviendra l’État impuissant.

Le Titanic continue sa route, droit vers l’iceberg, la musique joue, les passagers dansent… mais personne ne tient la barre.

تاريخ Jun 30, 2025