Alarmiste? Oui, il faut l’être. Et même un peu plus. Notre dépendance vis a vis de l’étranger pour nos approvisionnements en blé est totale. L’Algérie a produit seulement 1.3 million de tonnes en 2021. Les besoins sont estimés à 10.7 million de tonnes. Et nous avons importé 7.7 million de tonnes pour la rondelette somme de 2.3 milliard de dollars en 2021. En 2022, la facture risque de doubler au vu de la flambée des prix, crise ukrainienne oblige et faible pluviométrie. C’est quoi le problème? C’est complexe, disent les spécialistes. Oui, c’est peut-être complexe. Mais il en va du pain des algériens. C’est vital, comme dirait l’autre. Naïvement, on y a cru a l’Algérie grenier de Rome!
Mais sécheresse chronique, faibles rendements (la moyenne est de 17 quintaux a l’hectare, elle dépasse 100 aux USA et 70 en Europe), seulement 3.3 million d’hectares consacrés à la céréaliculture et je ne sais plus quoi d’autres comme arguments des responsables du secteur depuis plusieurs décennies ont cassé ce mythe. Oui, notre pays grenier de Rome, c’est juste un mythe. La seule certitude aujourd’hui c’est que les dollars du pétrole empochés d’une main sont dépensés par l’autre main dans l’achat de ce blé qui n’en finit de menacer notre sécurité. Le président Tebboune vient d’augmenter le prix d’achat du blé pour booster la production, est-ce que cela sera suffisant pour réduire les importations. Rendez-vous est pris en juillet lors des récoltes.
Mehdi Belgacem