الحراك الإخباري - Les derniers jours de Cheikh Ibn Badis
إعلان
إعلان

Les derniers jours de Cheikh Ibn Badis

منذ 6 أيام|روبرتاج


Par Hanane Larbi 


Épinglé à un mur, ou figurant sur la page d’un livre, le portrait du “ Cheikh Ibn Badis rêveur”, comme aimait à l’appeler Malek Haddad, fait partie intégrante de nos vies. 

De nombreux ouvrages ont été écrits sur Ibn Badis, ce Constantinois érudit et raffiné, sur le penseur, sur le militant, sur l’homme de foi. Mais comment ont été ses derniers jours. 

C’est l’une des lettres de son bras droit Cheikh Ahmed Bouchmal - adressée au Cheikh Ahmed Ksiba de Laghouat- qui nous renseignera sur ce pan si peu connu de la fin de vie de l’Imam Ibn Badis. Voilà ce qu’il écrivit. 

“Le décès de Abdelhamid Ibn Badis est survenu après le crépuscule du mardi 8 rabi’ El-Anwar 1359, et Il fut enterré après le crépuscule du jour d’après.” 

Cheikh Bouchmal fait une description détaillée des funérailles, qu’il qualifia “ d’historiques.” 

Celles-ci furent organisées en présence de plus de 30 000 personnes. Fait inédit pour l’époque : de nombreuses femmes sont sorties de leurs maisons pendant la procession, et se sont tenues debout devant leurs portes, drapées dans leur mlaya, pleurant silencieusement. 

Abdelhamid Ibn Badis fut porté vers sa dernière demeure par ses élèves, et uniquement par eux. 

Dans cette correspondance, Cheikh Bouchmal relève que les obsèques se sont « déroulées dans le calme et l’ordre, sans hérésie, et comme le Cheikh l’aurait souhaité: sans fedwa ( sacrifice) ni nourriture. » 

Il soulignera que « pour la première fois, l’activité s’est complètement immobilisée dans la ville de Constantine. » 

Bouchmal indiqua dans sa lettre que « le frère Abdelhamid » n’a pas souffert d’une longue maladie, mais “ le mal fut virulent.” Il garda le lit seulement 3 jours, et fut constamment veillé par sa sœur.

Alors que la thèse d’un possible empoisonnement par les français s’était répandue même parmi ses proches, Bouchmal révèle que la mort du Cheikh était due à une défaillance des reins. Mais il n’est pas exclu selon lui, que d’autres maux aient affecté l’imam, résultat de sa négligence vis à vis de l’organisation de ses repas et de l’insouciance marquée pour sa santé, par manque de temps. 

Le courrier mentionne également qu’il avait pris le soin de dire au-revoir à ses étudiants, non pas parce qu’il était souffrant, mais parce que ces derniers allaient prendre quelques jours de vacances pour la fête du Mawlid. En réalité, ce fut l’adieu du maître.

Il consignera ( sûrement à dessein) que le dernier cours administré par “le âlim” a été pour les femmes. 

Cheikh Bouchmal écrira “ Cheikh Ibn Badis est mort chéri, comme il a vécu chéri.”

C’était le 16 avril 1940. Il n’avait que 51 ans.

تاريخ Apr 15, 2025