Le 23 mars 2020, le confinement total pour la wilaya de Blida fut décidé suite à la réunion du Haut Conseil de Sécurité, ainsi qu’un confinement partiel pour la wilaya d’Alger. Le 27 mars le confinement partiel était étendu à d’autres wilayas.
Il y avait comme un “gap”, un fossé. C’était le printemps, il faisait beau, mais les rues étaient désertes, les cafés étaient fermés……Sur les chaînes d’info en continu, nous le constations: l’angoisse s’était mondialisée. Et ces maudits chiffres de contamination et de décès qui augmentaient.
Le confinement fut une épreuve terrifiante. Pour l’Etat d’abord qui a du faire respecter les mesures de quarantaine, et pour nous citoyens pour qui confinement a été subitement synonyme d’enfermement.
Rester “ chez soi “ était devenu un problème et la quotidienneté une souffrance.
Transformer un coin de table en salle de classe pour les enfants, désinfecter tout ce qui venait de l’extérieur, apprendre ces fameux “gestes barrière”, tout cela a entraîné en nous des métamorphoses. Une “ épidémie de solitude” s’était également installée.
D’ailleurs, nombre de psy ont déclaré, après coup, que nous avions tous confondu distanciation physique et distanciation sociale.
La pandémie du Covid accompagnée du confinement a profondément changé tous nos rapports. Nos certitudes ont été bousculées. Nous nous sommes levés un matin, et nous avons pris conscience que nous ne maîtrisions rien. Ni dans nos foyers, ni dans les hôpitaux, ni sur nos lieux de travail…nulle part.
Au beau milieu de la pandémie, le philosophe sénégalais Mamousse Diagne avait déclaré: “ le coronavirus a fait essentiellement deux choses: il a instauré “une sorte de démocratie par la catastrophe” en s’attaquant aussi bien aux têtes couronnées qu’aux pauvres et par conséquent ce germe est arrivé à désigner le chemin vers l’humilité.”
Cinq années après, est-ce que les confinés que nous avons été peuvent honnêtement répondre à cette interrogation: sommes nous plus humbles aujourd’hui?
Hanane Larbi