الحراك الإخباري - Les Images de Guerre Révèlent notre Humanité
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Les Images de Guerre Révèlent notre Humanité

منذ 4 ساعات|الأخبار

De Paris: Souheila BATTOU 

Journaliste/Cinéaste

Des images se gravent en nous, révélant notre humanité mise à nu par la guerre. On voit ces vidéos, venues d'Israël, où des personnes se voient refuser l'accès à un abri, parfois violemment, parce qu'elles ne sont "pas juives". Ce fait, glaçant de simplicité, nous frappe en plein cœur. Il nous pousse à cette question essentielle : qu'est-ce que la guerre fait à l'humain, à notre humanité même, et comment cette violence lointaine vient-elle nous bouleverser, nous, simples spectateurs ?

Cet acte d'exclusion ultime, en pleine menace existentielle, n'était pas qu'une simple discrimination. Non, c'était un spectacle ahurissant de cruauté délibérée, l'arrogance d'une suprématie qui osait trier les vies, les unes dignes d'être sauvées, les autres bonnes à abandonner. Et le plus mordant dans tout cela ? Tandis que le monde entier se tournait avec une empathie nouvelle vers les souffrances israéliennes face aux bombardements, ces mêmes scènes dévoilaient une implacable inhumanité envers de simples employés asiatiques ou cette jeune Ukrainienne en larmes. Ah, l'ironie : ceux qui, hier encore, dénonçaient avec ferveur l'antisémitisme pouvaient, à cet instant précis, glisser avec une facilité déconcertante dans le plus pur anti-humanisme. Et dire que pour les Palestiniens et toute la région, cette logique cruelle n'a pourtant rien de nouveau, elle qui sévit depuis 1948. valeur universelle de la vie : "Quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et qu'iconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes." (Sourate Al-Ma'idah, 5:32). Combien révélateur comme scène ! Dès lors, la guerre ne reste plus confinée aux champs de bataille : elle s'invite dans nos esprits.

Les Fissures de l'Esprit : Quand la Guerre nous Déforme

Que nous la subissions directement ou la regardions de loin, la guerre nous marque profondément. 

Les victimes directes endurent le stress post-traumatique (TSPT), une cicatrice invisible où l'esprit reste piégé dans l'horreur. Comme le décrit un témoignage poignant : "Vivre avec les symptômes du trauma, c'est comme vivre dans les abysses les plus profonds de l'enfer... vous vous sentez zombifié, englué dans ce monde de sensations insupportables." Les chiffres sont implacables : la dépression est 3 à 5 fois plus fréquente chez les personnes atteintes de TSPT, et près de 80% cumulent d'autres troubles. Mais l'impact s'étend : même à distance, le flot constant d'images de souffrance via nos écrans peut engendrer un traumatisme vicariant, provoquant anxiété, troubles du sommeil ou hypervigilance. Face à cette horreur répétée, certains développent même une désensibilisation, une carapace émotionnelle.

L'Effondrement des Liens : 

Peur, Haine et Cycles sans Fin

Un deuxième "arrêt sur image" troublant illustre cette perversion de l'empathie : des vidéos où, en Jordanie ou au Liban, des groupes s'installent avec amuse-bouches, admirant le spectacle des missiles filant dans le ciel "comme des étoiles filantes". Cette macabre esthétisation de la destruction, cette célébration festive de la violence, est profondément déshumanisante. Souvent alimentée par des mois d'horreurs et d'injustices perçues, elle est une réponse déformée. Le bourreau, par la laideur de ses actes, ne tire pas seulement sa victime vers l'abîme ; il entraîne aussi vers son immonde déshumanisation ceux qui s'y complaisent ou s'en réjouissent, transformant la haine en un spectacle contagieux qui mine la dignité de chacun et trahit la vocation humaine à la compassion.

La guerre exacerbe nos peurs primales et déchire le tissu social, alimentant xénophobie et racisme. Elle crée une polarisation binaire du "nous contre eux", poussant chacun à se retrancher et à diaboliser l'autre. Dans l'urgence vitale, cette peur mène à une exclusion niant toute humanité partagée, révélant une terreur et une paranoïa collective. Cette fracture profonde de la cohésion sociale et de l'empathie universelle puise aussi dans les traumatismes intergénérationnels, cette "chaîne de transmission de la douleur" non résolue, qui fait écho au "sac de nœuds" d'Anne Ancelin-Schützenberger. Ces peurs et colères non cicatrisées perpétuent les cycles de violence, rendant la paix insaisissable. Enfin, le non-respect du droit international aggrave ce chaos : l'impunité face aux crimes de guerre incite à l'escalade, détruisant l'espoir des victimes. Cette érosion des valeurs fondamentales normalise la cruauté et rend toute réconciliation impossible. Au-delà des destructions physiques, la guerre s'attaque fondamentalement à la cohésion sociale et à la dignité humaine.

Conclusion

Avec Gaza, le rôle de victime, si habilement acquis depuis la Seconde Guerre mondiale, fut démasqué grâce aux images. Le Sud Global n'est pas dupe, et l'éveil des consciences en Occident a commencé à changer la donne : Les missiles iraniens sont devenus un symbole clair de défi et de résistance

تاريخ Jun 20, 2025