Le 4 mars 1957, les journaux titrent en gros et en gras “ le suicide de Larbi Ben M’hidi.”
Personne ni croit, ni du côté français, et surtout pas du côté algérien.
Ce sera en 2001, que le Commandant Aussaresses confirmera l’exécution par pendaison de Larbi Ben M’hidi le 3 Mars 1957. Et ce sera le 1er Novembre 2024, que le Président français Macron reconnaîtra la responsabilité des militaires français dans l’assassinat, en pleine bataille d’Alger, de Ben M’hidi.
Aujourd’hui quand les jeunes Algériens évoquent Ben M’hidi, ils font tous référence à son appartenance “d’historique” parmi “les 6”, mais ce qu’ils font de mieux, c’est de citer fièrement sa phrase culte “ Donnez nous vos bombardiers, et nous vous donnerons nos couffins.” C’est vrai… difficile de faire mieux en matière de punchline.
En 2000, le Colonel Bigeard, chef du 3e régiment des parachutistes coloniaux ( RPC) déclarait dans une colonne du journal Le Monde: “ Quand on se bat contre un ennemi de valeur, il naît souvent une camaraderie bien plus forte qu’avec les cons qui nous entourent” en ajoutant “ ça m’a rendu malade d’apprendre qu’ils l’avaient tué.”
Nous, Monsieur Bigeard, cela ne nous a pas rendus malades…..cela nous a rendus orphelins, cela nous a anéanti, parce que “ El-Hakim” était l’incarnation de tout ce dont les Algériens avaient besoin pour leur lutte : l’engagement, le courage et la droiture.
Nous maudissons jusqu’à ce jour les mains qui l’ont tenu, les menottes qui l’ont serré, la corde qui l’a pendu. Et dans toute cette horreur, nous nous retenons pourtant a un geste. Un dernier sourire sur une photo.
Un sourire comme testamentaire….
Le sourire d’un géant.
Hanane Larbi