الحراك الإخباري - Algérie : la realpolitik fidèle à ses valeurs.
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Algérie : la realpolitik fidèle à ses valeurs.

منذ ساعتين|رأي من الحراك


Ahmed Abdelkrim


Dans un monde où la diplomatie se transforme souvent en théâtre d’ambitions partisanes, l’Algérie avance avec une constance qui surprend autant qu’elle impose le respect. Son action extérieure n’est pas dictée par les humeurs politiques internes, ni façonnée par les pressions idéologiques ou les calendriers électoraux. Depuis son indépendance, elle trace une voie singulière : celle d’une diplomatie rigoureuse, réfléchie, et profondément enracinée dans des principes non négociables.

On ne comprend pas l’Algérie si l’on ignore cette réalité centrale : le plus grand soutien historique de la cause algérienne a toujours été… l’Algérie elle-même. Un pays qui a construit sa politique extérieure comme une extension de son histoire, de sa lutte, de son identité, et non comme un outil de propagande ou d’influence.

Une diplomatie dépourvue de passions mais nourrie de convictions

Contrairement à ce que certains observateurs réduisent à un « idéalisme figé », la diplomatie algérienne est au contraire l’une des plus pragmatiques du continent, mais un pragmatisme particulier : un pragmatisme dépassionné, calme, stratégique.

Il ne s’agit pas de s’aligner au gré du vent ni de rechercher le bénéfice immédiat. Il s’agit de lire les rapports de force, d’anticiper les évolutions, et de rester fidèle à une ligne directrice qui a prouvé sa solidité pendant plus de soixante ans.

C’est cette approche qui fait de l’Algérie un acteur capable de parler à tous sans se soumettre à personne.

Gaza : l’épreuve morale et diplomatique

La crise de Gaza est venue rappeler que certaines causes mettent à nu la nature véritable des politiques extérieures. Le territoire palestinien vit depuis le 7 octobre une tragédie absolue : siège, bombardements quotidiens, famine, hôpitaux détruits, impuissance arabe.

Dans ce paysage marqué par le silence ou les calculs, l’Algérie a choisi d’agir.

Son amendement introduit au Conseil de sécurité, affirmant explicitement la nécessité d’un État palestinien, a forcé Washington à sortir de sa zone de confort. Cette insertion audacieuse a transformé un texte technique en acte politique. La réaction immédiate d’Israël, qui a rejeté la résolution, en est la preuve. Alger n’a pas proposé un symbole : elle a introduit un contenu.

En votant cette résolution, l’Algérie n’a pas cherché le prestige. Elle a cherché le répit pour un peuple. Elle a cherché l’efficacité, pas l’émotion. La diplomatie, ici, n’était pas un discours : c’était une responsabilité assumée.

Realpolitik : un concept souvent mal compris

Pour comprendre la démarche algérienne, il faut revenir à une notion centrale : la realpolitik.

Contrairement à l’image froide et cynique qu’on lui attribue parfois, la realpolitik n’est pas l’abandon de la morale. C’est la capacité à défendre des principes dans la réalité telle qu’elle est, et non telle qu’on voudrait qu’elle soit. C’est agir dans un monde imparfait sans renoncer à ses valeurs.

La realpolitik, c’est l’art de conjuguer convictions et efficacité.

C’est exactement ce que fait l’Algérie.

La realpolitik : fidélité aux principes, adaptation au monde

Dans la stratégie diplomatique algérienne, la realpolitik prend une forme unique. Elle repose sur trois piliers :

• La continuité : une ligne diplomatique stable, lisible, qui transcende les mandats et les contextes.

• Le pragmatisme : la capacité à s’adapter à un monde en mutation rapide sans renier ses fondamentaux.

• La sagesse stratégique : une vision dépourvue d’hystérie, de surenchère ou de réactions excessives.

L'Algérie applique la realpolitik non pas pour se repositionner, mais pour rester cohérente. Elle dialogue avec Washington comme avec Pékin, avec les pays du Sahel comme avec les États du Golfe, sans jamais diluer sa doctrine fondatrice : souveraineté, non-ingérence, soutien aux causes justes.

Elle ne navigue pas au gré des alliances fluctuantes, elle avance en fonction de ce qui sert sa vision à long terme.

Une diplomatie qui refuse la tentation de l’émotion.

Le monde arabe est aujourd’hui marqué par la précipitation, la surenchère verbale ou le repli stratégique. L’Algérie, elle, oppose à ce désordre une diplomatie posée, dépouillée de passion excessive, mais nourrie de convictions profondes.

Cette attitude n’est pas faiblesse, mais force.

Là où d’autres s’agitent, elle construit.

Là où certains renoncent, elle persévère.

Là où les positions évoluent en fonction des opportunités, elle maintient une ligne constante.

Un acteur à part dans une région fragmentée

Dans un Moyen-Orient fracturé, traversé par des intérêts contradictoires, l’Algérie demeure l’une des rares voix à la fois indépendantes, cohérentes et crédibles. Elle parle peu, mais agit. Elle évite la gesticulation, mais avance. Elle ne confond pas communication et diplomatie.

Ses positions ne sont pas le reflet de ses humeurs, mais l’expression d’une histoire, celle d’un pays né du refus de l’injustice et convaincu que les drames humains ne doivent jamais être instrumentalisés.

Une diplomatie de fidélité et de stratégie

La vision algérienne du monde s’articule autour d’un équilibre rare : les principes sans l’idéalisme aveugle, la stratégie sans le cynisme, le pragmatisme sans l’abandon des valeurs.

Dans un environnement international chaotique, cette rigueur et cette sagesse constituent sa singularité et sa force.

Face à la tragédie palestinienne comme face aux mutations globales, l’Algérie continue de prouver qu’une diplomatie peut être à la fois humaine, stratégique, et fidèle à elle-même. Et qu’au-delà des discours, c’est cette cohérence qui forge la crédibilité d’un État.

Ici, la diplomatie n’est pas une posture ni un jeu de miroirs. C’est une colonne vertébrale. Une constance forgée dans la lutte, une fidélité enracinée dans la dignité. Dans un monde qui hésite, qui se renie, qui s’abandonne aux rapports de force, l’Algérie reste debout. Singulière. Inébranlable. Elle ne s’agite pas : elle avance. Elle ne quémande pas : elle assume. Elle ne cherche ni le spectacle ni l’applaudissement, mais la justice : la vraie, celle qui coûte, celle qui oblige.

Depuis son indépendance, l’Algérie ne suit pas la marche du monde : elle lui oppose une boussole. Là où certains capitulent devant l’injustice, elle prend sa place en première ligne. Là où d’autres marchandent leurs principes, elle les protège coûte que coûte. Tant qu’il existera un peuple brisé, un droit piétiné, une cause abandonnée, l’Algérie sera présente, non par stratégie, mais par identité. Car il y a des nations qui adaptent leurs valeurs, et il y en a une qui les incarne. Et cette nation refuse, aujourd’hui comme hier, de se détourner de ce qui est juste.

تاريخ Nov 20, 2025