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La pomme de terre a, elle aussi, son marché parallèle

منذ 3 ساعات|الأخبار


Abed Charef

Le prix de la pomme de terre s’est effondré durant l’été 2025. Même si le marché de détail affiche toujours un produit autour de 50 dinars, on peut en trouver, dans certains marchés populaires, à 35 dinars le kilo, voire moins.

Cela signifie qu’au marché de gros, le prix a chuté, à moins de trente dinars. Résultat: une partie des fellahs ont été contraints de céder leur produit à un prix nettement inférieur au coût de revient.

Dans le même temps, les chambres froides subventionnées sous différentes formules continuaient d’acheter de la pomme de terre destinée au stockage à 60 dinars le kilo. Ce qui donne un curieux résultat: deux fellahs dont les champs sont mitoyens vendent leur produit, l’un à perte, à 25-30 dinars, l’autre en faisant un bénéfice substantiel, au prix de 60 dinars le kilo.

Le secret de ce phénomène? 

L’apparition d’une sorte de marché noir de la pomme de terre, avec des prix allant du simple au double.

Des formules encourageantes

Pourtant, au départ, l’intention était bonne. Il y’a la volonté des pouvoirs publics d’éviter une rupture des stocks avec la flambée des prix qui l’accompagne pendant la période creuse, alors qu’en pleine saison, il y’a surproduction, chute des prix et perte d’une partie de la production, notamment en été.

Des formules ont été mises en place: encouragement de la construction de chambres froides, aide au stockage, mise en place, à partir de 2008, du Syrpalac (système de régulation des produits de large consommation), etc.

Ce système a permis une certaine stabilité des prix, même si la réaction des producteurs n’a pas été uniforme. Ceux qui bénéficient d’un micro-climat favorable, et procèdent à la récolte en période creuse (Mostaganem, Rechaïga), au moment où les prix sont élevés, ne sont pas intéressés. A l’inverse, ceux dont la période de récolte est imposée par le rythme des saisons (récolte en mai-juin et décembre-janvier) ont tenté d’en bénéficier. Mais seuls une partie d’entre eux ont pu y accéder, les quotas fixés et les capacités de stockage étant limités.

Un système figé

Au final, ce sont en général les gros producteurs, introduits dans les réseaux administratifs et maîtrisant les méandres de la bureaucratie, qui en bénéficient le plus. L’accès au système leur garantit un prix de vente qui leur assure un revenu substantiel.

A l’inverse, les petits fellahs, non connectés aux réseaux et travaillant à la marge, sont livrés aux aléas du marché. Avec ce paradoxe: si la production est abondante, les prix chutent et ils travaillent à perte, victimes d’une forme de marché parallèle dont ils sont exclus.

Une révision de ce modèle a été souvent évoquée, mais jamais mise en œuvre. En parallèle, de nombreuses annonces ont été faites, comme le lancement de crédits à taux zéro pour encourager les fellahs à construire eux-mêmes des chambres froides pour stocker leur produits.

Mais ce type de mesure laisse perplexe. Construire et gérer des chambres froides est un métier différent. De plus, seules les grosses entreprises agro-industrielles peuvent y accéder, en raison du niveau d’investissements nécessaires.

تاريخ Sep 17, 2025