الحراك الإخباري - Les guerres de 2025 .. En Palestine, le prix effrayant de la banalisation du crime
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Les guerres de 2025 .. En Palestine, le prix effrayant de la banalisation du crime

منذ يوم|الأخبار


Par Abed Charef 

 

Le 7 octobre a confirmé une vieille maxime militaire : aucun système de défense n'est infaillible. Sans revenir sur les grands désastres de l’histoire, comme les forteresses imprenables ou les navires insubmersibles, l'absurdité du concept de ligne Maginot, Pearl Harbor et le 11 septembre avaient déjà montré qu'un système de défense, aussi sophistiqué soit-il, comporte toujours des failles. Il s'agit, pour la partie adverse, de les trouver et de les exploiter au mieux.

C'est ce qu'a fait la résistance palestinienne le 7 octobre 2023, en organisant une des opérations les plus osées de l'histoire militaire. Pour l'heure, la propagande Israélienne et occidentale a imposé un narratif négatif, mais sur un plan technique et opérationnel, le 7 octobre a été un mélange d'imagination et d'audace exceptionnels.

?Pour quel objectif

La question mérite d'être posée. En effet, si on examine le bilan, dix huit mois plus tard, en termes de pertes en vies humaines et de destruction , le bilan est effrayant. Cela peut apparaître comme l'opération ayant produit le plus d'effets négatifs dans la région.

Mais la guerre est d'abord un acte politique. Et s’il y’a un bilan à établir, c’est par rapport aux objectifs fixés qu’il faut l’évaluer. A ce titre, le 7 octobre a eu un résultat majeur, décisif : il a remis la question palestinienne au centre de la problématique du Proche-Orient. 

?Quel est le prix d’un pays

Il faut se rappeler où en étaient les Palestiniens à la veille du 7 octobre. On ne parlait alors que d'accords d'Abraham et de normalisation; les paris portaient sur le prochain pays qui abdiquerait; la question palestinienne était passée à la trappe, et le monde n'attendait que la décision de l'Arabie Saoudite de rejoindre le troupeau pour fêter la fin de la Palestine.

On peut certes se demander si le 7 octobre n'est pas une opération à la Pyrrhus, si le prix payé par les palestiniens était proportionnel à l'objectif souhaité. C'est une question qui apparaît à première vue légitime, mais elle n'est pas décisive : quel est le prix d'un pays, quels sacrifices faut-il faire pour en avoir un ?

Le criminel et les prêtres

Sur un autre terrain, la guerre en Palestine a confirmé deux éléments qu'on soupçonnait, mais dont on ne pouvait imaginer qu'is pouvaient atteindre certaines limites : la cruauté d'Israël, et la duplicité de l'Occident.

Les pionniers du mouvement national en Algérie avaient vu comment les résistants français de la seconde guerre mondiale s'étaient transformés en criminels le 8 mai 1945, alors que la guerre n'était même pas terminée. Ils ont vu avec quelle facilité des héros de la résistance française contre l'occupation nazie ont enfilé l'habit de l'occupant pour devenir à leur tour des criminels de guerre.

Mais une partie de l'opinion internationale refusait d'admettre que les juifs, symboles de la persécution durant la seconde guerre mondiale, pouvaient devenir des criminels adoptant l'idéologie et les méthodes de leurs bourreaux.

Après le 7 octobre, l'opinion a basculé. Des organisations et des institutions créées et financées par les pays occidentaux ont froidement documenté des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des actes de génocide commis contre les Palestiniens.

La Cour Pénale Internationale, créée par les occidentaux pour juger les arabes, les noirs et les récalcitrants, a lancé un mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahou et son ministre de la défense.

La rapporteure des Nations-Unies pour les territoires occupés, Mme Francesca Albanese, a accusé les dirigeants européens de complicité de crimes de guerre et de crime contre l’humanité, citant notamment la présidente de la commission européenne Ursula Von Der Leyen.

Ceci montre que le crime israélien, malgré son ampleur, ne peut plus occulter la complicité occidentale. Celle-ci a laissé apparaître une réalité effrayante, un véritable monstre : la capacité des puissants de ce monde à commettre des crimes, à les justifier, à les accompagner, à les soutenir.

Une croyance naïve, assez répandue, laissait entendre que certains grands crimes de l'histoire ont pu être commis parce que l'humanité n'était pas au courant, ne comprenait pas, ou n'était pas en mesure d'agir.

Ce qui s’est passé à Ghaza montre une réalité différente. Les grands crimes de l’histoire ont eu lieu au vu et au su de tous, avec une constante: une alliance entre les puissants, les riches et les faiseurs d’opinion qui légitimaient le crime. Qu’il s’agisse de savants, d’hommes de religion, d’écrivains, de «philosophes», de journalistes ou de vulgaires propagandistes, les faiseurs d’opinion ont exercé des métiers différents, mais leur fonction a toujours été la même: justifier le crime, le présenter comme faisan partie de l’ordre naturel des choses, lui donner une caution morale. Esclavage, colonialisme, suprématie raciale, massacres d’indiens ou de palestiniens ont ainsi été présentés comme des actes de civilisation face à la barbarie, des actes de progrès contre l’ignorance. Victor Hugo, Tocqueville, des dizaines de Papes à travers l’histoire et les vulgaires journalistes de plateau ont eu le même rôle de légitimation.

Ce qui se passe en Palestine ne déroge pas à la règle. On est presque surpris de la banalité des mécanismes qui mènent au crime.

تاريخ May 11, 2025