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Quand la moitié des volontaires étrangers de l’armée israélienne viennent de France

منذ يوم|الأخبار



Ahmed Abdelkrim

Il y a un chiffre qui devrait, à lui seul, faire vaciller les certitudes : près de la moitié des volontaires étrangers qui s’engagent dans l’armée israélienne sont français selon le Jerusalem Post, le célèbre quotidien israélien publié en anglais. Devant les Américains (29 %), pourtant 335 millions d’habitants, et très loin devant les Britanniques (5%) ou les autres nationalités, disséminées dans les 195 pays que compte la planète. Autrement dit, un pays de 69 millions d’âmes fournit à lui seul la majorité des recrues étrangères d’une armée engagée aujourd’hui dans une guerre génocidaire à Gaza. Un massacre à ciel ouvert que la classe politique française observe sans lever le petit doigt.
Ce chiffre n’est pas un simple détail statistique. C’est un fait politique, un fait moral, un fait brûlant. Il interroge la société française jusque dans ses fondements : comment expliquer qu’une partie non négligeable de ses citoyens choisisse de prendre les armes, non pour défendre leur pays, mais pour combattre dans une armée étrangère accusée des pires crimes de guerre ? une armée génocidaire.

Le silence complice de l’État français

Ce phénomène n’est pas nouveau. Il existe depuis des décennies, facilité par la Loi du retour israélienne, mais aussi toléré, voire encouragé, par Paris. Aucun scandale politique, aucune grande enquête parlementaire, aucune remise en cause. Comme si la République Française, d’ordinaire si sourcilleuse à l’égard de la « double allégeance », choisissait ici l’aveuglement volontaire. On interdit à un jeune franco-maghrébin de se rendre en Syrie pour rejoindre un groupe armé, on l’emprisonne mais on ferme les yeux lorsqu’un autre embarque pour Tel-Aviv afin d’endosser l’uniforme d’une armée qui bombarde massivement des civils.
Cette hypocrisie est insupportable. Elle révèle un deux poids, deux mesures qui mine encore un peu plus la crédibilité de la France dans le concert des nations. Comment parler de « neutralité », de « respect du droit international » quand on laisse ses propres ressortissants participer activement à un conflit marqué par des massacres documentés ?

L’impact sur Gaza : le poids des balles et des bombes

Pour les Palestiniens de Gaza, cette surreprésentation française n’est pas une abstraction statistique. Derrière chaque pourcentage, il y a des soldats qui participent aux raids, qui contrôlent les check-points, qui tirent dans des ruelles ou sur des manifestants. Il y a des civils écrasés sous les décombres d’un immeuble visé par un missile. Le sang palestinien se mêle donc directement à une implication française, silencieuse mais réelle.
Et qu’on ne vienne pas dire qu’il s’agit d’initiatives privées, individuelles, sans lien avec la France. Un citoyen français engagé dans une guerre étrangère engage, malgré lui, l’image de son pays. Dans les rues de Rafah ou de Khan Younès, la nuance disparaît : ces soldats sont « français », point. La France, déjà décrédibilisée dans le monde arabe, devient complice par procuration.

Une menace pour l’avenir

Que signifie cette réalité pour l’avenir ? Elle annonce d’abord un clivage de plus en plus profond au sein de la société française. D’un côté, des millions de citoyens choqués par le drame palestinien, révoltés par l’injustice. De l’autre, des compatriotes qui s’enrôlent pour l’armée israélienne, brandissant un autre drapeau, une autre loyauté. Cette fracture, entretenue par le silence officiel, prépare des tensions explosives.
Elle annonce aussi une judiciarisation à venir. L’argument commode de la « double nationalité » ne tiendra pas éternellement. Le jour où la Cour pénale internationale ou un tribunal ad hoc qualifiera les crimes de Gaza de crimes de guerre – ce qui est déjà largement documenté – la question se posera : la France poursuivra-t-elle ses ressortissants ? Ou acceptera-t-elle d’apparaître comme un État protecteur de criminels ?
Enfin, cette situation constitue une menace géopolitique. Car chaque volontaire français dans l’armée israélienne contribue, à son échelle, à prolonger une guerre qui radicalise les opinions, nourrit la haine, et multiplie les risques de contagion régionale. Plus la France sera perçue comme complice, plus elle sera fragilisée dans ses relations diplomatiques et dans son image internationale.
Que la moitié des volontaires étrangers de l’armée israélienne soient français n’est pas un hasard, ni un détail. C’est un révélateur brutal d’un rapport ambigu, complaisant, parfois coupable, entre la France et Israël. Cela dit beaucoup de la place du conflit israélo-palestinien dans la conscience des autorités françaises, de la « reconnaissance de l’état de Palestine », des hypocrisies politiques et des lâchetés collectives. On appelle la France « le pays des droits de l’homme », n’est-ce pas ?
Et surtout, cela dit quelque chose de terrible pour les Palestiniens : lorsque des bombes s’abattent sur leurs maisons, lorsqu’ils enterrent leurs enfants, une part de cette violence porte un accent français.

تاريخ Aug 25, 2025