الحراك الإخباري - France : un pays sans gouvernement, au bord de l’explosion sociale et financière
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France : un pays sans gouvernement, au bord de l’explosion sociale et financière

منذ ساعتين|الأخبار


Ahmed Abdelkrim

À la veille de la mobilisation du 18 septembre, la France ressemble à un navire sans capitaine, balloté entre tempête sociale et ouragan financier. Nommé Premier ministre le 9 septembre, Sébastien Lecornu n’a toujours pas présenté la composition de son gouvernement. Une semaine plus tard, l’État reste sans véritable exécutif, alors même que le pays s’apprête à vivre une journée de grève générale et que les marchés financiers ont déjà sanctionné la fragilité française.

Un vide au sommet de l’État

L’image est saisissante : dans un moment de crise nationale, la France n’a pas encore d’équipe ministérielle en place. Les tractations s’éternisent, les alliances se déchirent, les ambitions personnelles bloquent les négociations. Pendant ce temps, les échéances s’accumulent : un budget à présenter à Bruxelles, des réformes exigées par les agences de notation, et une rue prête à s’embraser.

Pour les partenaires européens, la situation est incompréhensible. « La France est paralysée au moment où elle devrait rassurer », glisse un haut fonctionnaire à Bruxelles. Cette incapacité à agir nourrit l’idée que Paris est devenu le maillon faible de la zone euro.

Le couperet des agences de notation

Le 12 septembre, Fitch a abaissé la note de la France à A+. La justification est limpide : dette publique excessive (113 % du PIB), déficit incontrôlé (5,7 % attendus en 2025) et instabilité politique chronique. Cette dégradation n’est pas seulement symbolique : elle renchérit le coût de la dette française, qui est déjà le premier poste budgétaire de l’État.

Chaque hausse d’un point des taux d’intérêt représente près de 40 milliards d’euros supplémentaires à financer. Autant dire que la marge de manœuvre budgétaire est inexistante. Pire encore : l’absence de gouvernement empêche toute réponse crédible. Les marchés spéculent, les investisseurs doutent, et la spirale s’auto-alimente.

Une société sous tension

Dans la rue, le climat est tout aussi inquiétant. Le mouvement « Bloquons tout », qui a déjà mobilisé le 10 septembre, appelle à paralyser le pays le 18. Transports, écoles, hôpitaux, raffineries : rien n’échappe à l’appel à la grève. Les syndicats veulent faire plier un pouvoir qu’ils considèrent illégitime et impuissant.

Les revendications dépassent le simple refus de l’austérité. C’est un malaise profond qui s’exprime : salaires stagnants, services publics dégradés, avenir bouché pour les jeunes. Dans les cortèges, on parle moins de chiffres que de dignité. Une étudiante rencontrée à Paris résume : « On ne croit plus en rien. Ni au gouvernement, ni aux partis, ni aux promesses. Alors, on bloque. »

Une économie en panne

Les chiffres officiels confirment le marasme :

• Croissance : +0,8 % prévue en 2025, trop faible pour relancer l’emploi.

• Chômage : 7,5 % au deuxième trimestre, avec une jeunesse durablement touchée.

• Déficit : 5,7 % du PIB, loin des 3 % exigés par l’Union européenne.

L’investissement privé se fige, la consommation s’essouffle, et les entreprises reportent leurs projets. À cela s’ajoute un sentiment diffus de décrochage : la France, jadis moteur de l’Europe, apparaît aujourd’hui incapable de se réformer ou de se projeter.

Trois scénarios sombres

1. Le chaos durable. Sans gouvernement, la crise s’enlise. Les grèves se multiplient, les agences poursuivent les dégradations, les taux explosent. La France est contrainte d’un plan d’austérité brutal, plongeant dans la récession et renforçant les extrêmes.

2. Le compromis fragile. Lecornu finit par former une équipe réduite au compromis. Quelques concessions sociales calment la rue, Bruxelles ferme les yeux provisoirement. Mais la dette continue de peser et la confiance reste entamée.

3. Le sursaut improbable. Une majorité se forme autour de réformes douloureuses mais crédibles. Les marchés se calment, la croissance repart lentement. Mais ce scénario relève plus du vœu pieux que de la réalité.

Une rentrée noire

La France vit aujourd’hui une double crise : sociale et institutionnelle. La rue est prête à bloquer le pays, et l’État n’a toujours pas de gouvernement en place pour répondre.

Le sentiment qui domine est celui d’un pays qui s’enfonce dans l’incapacité à décider, à gouverner, à inspirer confiance.

À la veille du 18 septembre, la question n’est plus de savoir si la France va traverser une tempête, mais de mesurer l’ampleur des dégâts. Entre vacance du pouvoir, asphyxie financière et explosion sociale, l’Hexagone avance à l’aveugle vers une rentrée noire.

تاريخ Sep 17, 2025