Par Moncef ABDELAZIZ
Alger, 21 septembre – Ce matin, la cour de l’école El Nidame vibrait d’une effervescence particulière. Entre rires, larmes et accolades, des millions d’élèves reprenaient le chemin des classes. Comme partout en Algérie, cette rentrée 2025 mobilise une nation entière : plus de 12 millions d’enfants et près de 700 000 enseignants et encadreurs pédagogiques.
Parmi eux, un petit garçon rayonne par son sourire et son énergie : Ahmed Kenzy, 6 ans. Réveillé à l’aube, déjà prêt depuis 5h30, il a enfilé ses habits préparés la veille et vérifié plusieurs fois son cartable rempli de cahiers neufs. Le pas léger, le sourire accroché au visage, il avance avec fierté vers son école. « Je vais apprendre beaucoup de choses, et j’espère être le numéro un ! », lance-t-il, les yeux pétillants d’impatience.
Le rêve d’Ahmed
Mais le petit Ahmed ne rêve pas seulement d’être le premier de sa classe. Son ambition va bien au-delà. « Je veux étudier longtemps… devenir chef d’entreprise, inventer de nouvelles idées et aider les gens qui en ont besoin », confie-t-il avec une assurance touchante. Ses mots disent tout d’une génération pleine d’appétit pour l’avenir : apprendre pour se réaliser, réussir pour contribuer.
Les larmes d’une maman
À quelques pas, sa maman le regarde s’éloigner. Son cartable semble presque plus grand que lui, et dans ce contraste se lit toute l’émotion d’une mère. Elle lui lisse les cheveux, ajuste son col, dépose un baiser sur son front avant de murmurer une prière silencieuse. Dans ses yeux brillent à la fois la fierté et une tendre nostalgie. Comme tant d’autres parents ce matin, elle confie à l’école ce qu’elle a de plus précieux, avec l’espoir de le voir un jour réaliser ses rêves.
Une rentrée aux mille visages
Autour d’Ahmed, chaque enfant vit ce moment à sa façon. Certains pleurent, s’agrippant à la main rassurante d’une mère, d’autres courent dans la cour en riant, excités par la découverte de leurs nouveaux camarades. Entre rires et sanglots, cette rentrée est un rite universel, une transition douce et parfois difficile vers un monde nouveau.
Une mobilisation nationale
Derrière ces instants intimes se cache une organisation colossale. Des milliers d’écoles ont rouvert leurs portes, plusieurs infrastructures neuves accueillent leurs premiers élèves, et des millions de manuels scolaires ont été distribués. Plus qu’un événement éducatif, la rentrée est un moment social qui rythme la vie nationale : les parents reprennent le chemin du travail, les papeteries et marchés s’animent, les rues retrouvent leur agitation.
L’avenir s’écrit à l’école
L’histoire d’Ahmed n’est pas unique. Elle reflète l’élan de toute une génération qui rêve d’apprendre, de créer et de bâtir. Peut-être qu’aujourd’hui, dans une salle de classe d’Alger, d’Oran ou de Tamanrasset, s’assoit déjà le futur médecin, l’ingénieur, l’artiste ou l’entrepreneur qui marquera demain.
Dans les yeux brillants du petit Ahmed, il y a plus qu’un simple espoir d’enfant : il y a la promesse d’un avenir à inventer. Car l’école n’est pas seulement le lieu des apprentissages, elle est le point de départ d’une aventure collective.
Chaque matin, sur les bancs de classe, se dessine un peu plus l’avenir de l’Algérie. Et en ce mois de septembre, il s’annonce lumineux, porté par l’énergie, la curiosité et les rêves de millions d’enfants qui avancent fièrement vers demain.