الحراك الإخباري - Sur le dossier Algérie, Sébastien Lecornu n’a aucune marge
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Sur le dossier Algérie, Sébastien Lecornu n’a aucune marge

منذ ساعة|الأخبار


Abed Charef

François Bayrou est tombé. Sébastien Lecornu lui a succédé. Un homme de la droite classique remplace un centriste mou à la tête du gouvernement français. Un homme peu marqué sur le plan idéologique, presque transparent, succède à un autre, dont le trait de caractère le plus marqué est de jouer au centre, cherchant surtout à dépasser les antagonismes plutôt que de cultiver les différences.

Comment ce changement de premier ministre en France peut-il se répercuter sur l’Algérie, alors que les relations bilatérales sont au bord de la rupture?

En réalité, il y a peu de changements à attendre. La constitution et la pratique politique françaises font de la politique étrangère un domaine réservé du président de la République. C’est le chef de l’État qui définit la politique étrangère, avec un ministre des affaires étrangères qui se contente de l’appliquer, y compris quand le président de la République et le premier ministre sont issus de bords politiques différents, comme lors d’une cohabitation.

Dans le cas présent, M. Lecornu n’est pas seulement du même camp que le président Emmanuel Macron, mais il est un des hommes qui lui sont les plus proches. C’est une copie, un peu plus pâle, de Macron.

Une rencontre avec le général Chengriha

Avec l’Algérie, M. Lecornu n’a pas d’histoire marquante. Il a cependant accompagné Macron lors de sa visite en Algérie en 2022, et en sa qualité de ministre de la Défense, il a rencontré le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne. A cette occasion, M. Lecornu a eu l’occasion de rencontrer presque tout le commandement de l’ANP: le Secrétaire Général du Ministère de la Défense, les Commandants de Forces et de la Gendarmerie Nationale, des officiers Généraux du Ministère de la Défense Nationale et de l’État-Major.

Les déclarations datant de cette période, où les relations bilatérales étaient correctes, sont sans relief. Plutôt convenues et protocolaires.

La mode du discours anti-algérien

C’est plus tard, après le virage français sur le Sahara Occidental, que M. Lecornu a changé de ton. Il a cédé à la mode du discours anti-algérien classique, avec tous ces clichés : «un régime de généraux qui vit de la rente mémorielle», ou bien «une relation avec la France devenue une rente», ou encore, «ne pas aimer la France devient un sujet de politique intérieure». Il est allé jusqu’à parler de «dérives du gouvernement algérien», pour finalement, demander à «refonder» les relations algéro-françaises, «sans faiblesse, sans naïveté».

C’est net, c’est clair, c’est tranché. Du Retailleau tout craché.

Mais à cette époque, Bruno Retailleau, qui avait réussi à transformer l’Algérie en carrière politique, avait entraîné le premier ministre François Bayrou dans sa cabale anti-algérienne. Le très pacifique Bayrou était allé jusqu’à adresser à l’Algérie un «ultimatum», faute de quoi il allait déclencher la fameuse «réponse graduée».

On sait ce qu’il en fut.

Marge étroite

Difficile de dire si, dans ses déclarations, M. Lecornu a repris des éléments de langage décidés au sommet de l’État, ou s’il a exprimé ses propres idées sur les relations avec l’Algérie. Mais cela ne semble pas très important, car M. Lecornu n’a pas beaucoup de marge pour changer la donne. Il n’en a ni l’envergure, ni les moyens.

Du reste, les possibilités de changement de la politique française envers l’Algérie sont très réduites. Particulièrement si deux acteurs de cette relation, le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot, et celui de l’intérieur Bruno Retailleau, sont reconduits, M. Barrot se montrant en réalité beaucoup plus réaliste et plus conciliant.

Côté algérien, M. Ahmed Attaf a été reconduit dans le nouveau gouvernement.

Ce puzzle laisse supposer que la relation entre les deux pays va suivre une voie étroite. Pour se limiter à des contacts à minima, pour gérer les affaires courantes, sans insulter l’avenir. En attendant que la situation se décante en France, avec la présidentielle de 2027.

تاريخ Sep 15, 2025