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L’allocation touristique à 750 euros a un effet marginal sur le marché noir

منذ يومين|الأخبار



Abed Charef

Le passage de l’allocation de change pour les Algériens se rendant à l’étranger à 750 euros a eu un impact très limité, presque marginal, sur le marché noir des devises. Un mois après le lancement de cette mesure, l’euro, qui avait atteint un pic de 265 dinars en juin 2025, n’a perdu que quelques dinars. Cette semaine, il s’échangeait autour de 260 dinars.
Annoncée par le président Abdelmadjid Tebboune en novembre 2024, mise en application à partir du 20 juillet 2025, après de nombreuses tergiversations, la nouvelle allocation (750 euros pour les adultes, 300 euros pour les enfants mineurs, contre moins de cent euros auparavant), permet aux algériens se déplaçant à l’étranger de voyager dans des conditions moins indécentes, sans être obligé de recourir, de manière massive et systématique, au marché noir. L’allocation pour le hadj a été, elle aussi, revalorisée à 1.000 euros.

Un handicap structurel

Selon des économistes interrogés, cinq raisons semblent avoir atténué l’impact de cette mesure sur le marché. En premier lieu, le moment. La mesure a été lancée le 20 juillet, à la veille du rush des Algériens vers l’étranger, notamment la Tunisie, avec une forte demande sur les devises. A défaut de provoquer une baisse des devises sur le marché parallèle, l’augmentation de l’allocation a probablement amorti une hausse, traditionnelle à cette époque de l’année.
Il y a eu ensuite la curieuse décision du gouvernement d’encourager le «commerce du cabas», cette pratique qui consiste à permettre à des «petits» commerçants d’importer des produits non disponibles sur le marché. Plutôt que de libérer le commerce et d’agir sur les taxes, le gouvernement a préféré officialiser une pratique qui pallie, certes, à certaines défaillances, mais mine le tissu économique. Cela a provoqué une demande supplémentaire de devises. «Des milliers de personnes se rendent à Dubaï, en Turquie, voire jusqu’en Chine, où ils ont établi des réseaux et des circuits très efficaces pour importer des produits que le gouvernement continue d’exclure du commerce officiel», souligne un économiste.
Dans le même temps, le gouvernement a émis de nouvelles règles qui aggravent les restrictions sur les importations. Les circuits ont été perturbés, des opérations ont été annulées, d’autres reportées, avec effet immédiat: des produits se font rares, d’autres ont disparu du marché, contraignant les usagers à tenter de les acquérir hors du circuit officiel, avec un recours forcé au marché parallèle.

Où va l’argent du marché parallèle?

Par ailleurs, si l’augmentation de l’allocation de change n’a pas eu d’impact significatif sur le marché des devises, c’est aussi parce qu’elle ne représente qu’une partie minime du marché parallèle. D’où cette question: où va l’argent du marché parallèle?
Une explication s’impose: les sommes échangées au marché noir sont destinées à d’autres usages, les deux chapitres les plus importants étant probablement le commerce et le transfert d’argent vers l’étranger.
Dans quelles proportions? Difficile à dire.

La monnaie, c’est la confiance

Reste un facteur, probablement le plus important, qui explique le prix toujours élevé des devises: la confiance. «L’argent, c’est la confiance», répète régulièrement un banquier algérien. Or, les Algériens, particulièrement ceux fortunés, hésitent. Les incertitudes politiques et économiques, les changements brutaux de réglementation, l’opacité autour de la décision économique, les poussent à placer une partie de leur fortune à l’étranger. Ne pouvant le faire par le réseau bancaire officiel, ils se tournent vers le marché noir. D’où une pression constante sur le marché des devises.
Le manque de confiance donne une puissance redoutable au marché parallèle, qui constitue une menace pour la monnaie algérienne. Celle-ci, faut-il le rappeler, connaît un écart inquiétant, près de 80%, entre la cotation officielle du dinar et celle en vigueur sur le marché parallèle.

تاريخ Aug 22, 2025