Par Ahmed Al Alawi
Kamel Daoud justifie la trahison, sa trahison. C’est vrai que ça l’empêche de dormir du sommeil du juste, du sommeil tout court. Et les nuits blanches, c’est pas évident. Les insomnies, c’est effrayant. Elles ne portent pas conseil, bien au contraire. Mais ça c’est son problème et son choix. C’est lui qui a choisi la trahison, nous n’y sommes pour rien, nous. Mais il semble avoir trouver le remède à sa trahison et à ses nuits blanches: écrire. Et depuis il ne cesse plus d’ecrire. Frénétiquement, sans cesse. Sur sa trahison, bien sûr. Un tweet par ci (moi, je vote Macron), un livre par là (il faut parfois trahir). Ça atténue sa douleur, ses souffrances, son mal être. Cependant, on aurait aimé qu’il aille jusqu’au bout de sa trahison et nous révéler à nous ses ex compatriotes son objet. Il a trahit qui? Son pays, son peuple, sa famille et ses amis à Oran? Et pourquoi et comment il a trahit? Et qui a bénéficié de sa trahison? La France, Macron, Gallimard? Aller jusqu’au bout l’aurait peut-être aidé à extérioriser sa trahison, ce mal absolu qui vous ronge de l’intérieur jusqu’à vous bouffer votre âme, votre dignité et votre humanité.
C’était Ghassan Kanafani, l’homme de lettre et militant palestinien qui disait: la trahison ce n’est pas un point de vue. C’est une trahison. Et le pauvre Kamel a trahit par deux fois, les siens et les palestiniens. C’est lourd à porter. Très lourd. A sa décharge, Kamel ne semble pas comprendre que c’est son intellect qui lui joue des tours et le piège systématiquement en le poussant vers l’innommable, sa trahison. En la rendant relative, digeste et acceptable. C’est un peu ça le drame d’une certaine élite de chez nous et d’ailleurs qui pense être au dessus des gens sages et humbles, une pseudo élite qui justifie l’injustifiable même la trahison.