Par Hanane Larbi
Fadela M’Rabet s’est éteinte aujourd’hui.
Elle aura eu une vie pleine, marquée par la réflexion et l’écriture. Que ce soit à travers un essai tel que la Femme Algérienne ou un récit autobiographique comme La Salle d’attente Fadela M’Rabet n’a eu de cesse de mettre en valeur la vie des Algériennes.
Elle l’a fait en premier lieu et brillamment avec sa grand-mère Djedda qu’elle décrivait comme « le pilier de sa vie », mais elle l’a également fait avec tant d’autres.
À travers une écriture exutoire, Fadela M’Rabet rend hommage à ces femmes courage, qui soit sous le joug colonial ou sous un joug familial, n’ont jamais abdiqué devant le malheur, et ont toujours voulu garder leur dignité. D’ailleurs, l’écrivaine l’a affirmé à plusieurs reprises « Dignité est le mot le plus répété dans le vocabulaire de nos femmes. »
Fadela M’Rabet aura été l’une des plus belles plumes féminines du pays, mais la cantonner au rôle d’écrivaine féministe serait quelque peu réducteur, car elle a été avant et contre tout une brillante militante politique.
D’une franchise exemplaire, qu’elle paya d’ailleurs par l’exil en 1971, elle se sera toujours battue, comme elle aimait à le dire : « contre toutes les tartuferies » préférant se concentrer sur « l’Algérie du progrès. »
Ces dernières années, à chacune de ses participations au Salon du Livre, la femme de lettres partageait son optimisme : « c’est loin d’être parfait mais ça bouge! » disait-elle avec ses yeux brillants.
D’apparence fluette, voir fragile, Fadela M’Rabet écrivait avec tellement de force et tellement de puissance, que s’en était parfois déroutant.
Sans doute parce qu’elle était tout simplement: une femme « aux mots justes. »
Reposez en paix Madame.