الحراك الإخباري - Relations internationales : il n’y a plus d’amis, seulement des intérêts
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Relations internationales : il n’y a plus d’amis, seulement des intérêts

منذ 5 ساعات|رأي من الحراك

Ahmed Abdelkrim 

De l’aéroport de Berlin aux rues animées de Pékin, en passant par les cafés feutrés de Washington, le constat est partout le même : dans les relations internationales, les illusions ont fait place au pragmatisme. Les beaux discours sur l’amitié entre États, la fraternité entre « pays frères », les promesses de solidarité infinie, ne tiennent plus. Aujourd’hui, chaque État agit d’abord pour lui-même, pour sa population, pour ses intérêts économiques et stratégiques. La realpolitik a remplacé le rêve : il n’y a plus d’amis, seulement des intérêts.

Prenez l’exemple de la pandémie de COVID-19. Les Nations unies ont plaidé pour une distribution équitable des vaccins. Mais sur le terrain, les États ont d’abord sécurisé leurs propres stocks. Les États-Unis ont utilisé leur puissance industrielle et financière pour protéger leurs citoyens, imposant des restrictions sur l’exportation. L’Europe, malgré son discours humaniste, a vu les mêmes logiques : chaque pays négociait pour lui-même. Même la Chine, qui a ensuite prêté main forte à certains pays, l’a fait dans une logique d’influence et de soft power, et non par pure générosité. La leçon est claire : le populisme et les grands discours s’effacent devant le pragmatisme.

La même logique se retrouve dans l’énergie. La crise du gaz et du pétrole a forcé l’Europe à repenser ses alliances. Les relations historiques avec la Russie ont été mises à l’épreuve, tandis que de nouveaux partenariats avec des pays africains et moyen-orientaux se nouaient rapidement. La diplomatie n’est plus affaire de fidélité historique, mais d’opportunités concrètes et de sécurité nationale.

Un autre exemple parlant : la dernière visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman aux États-Unis. Initialement, le contrat prévu s’élevait à 600 milliards de dollars. Lors d’une discussion avec Trump, devant les journalistes, en l’espace de quelques secondes, le montant fut porté à 1 000 milliards, un coup d’accélérateur spectaculaire pour l’économie américaine. Ces exemples illustrent parfaitement la logique actuelle : chaque pays négocie pour maximiser ses gains, parfois en temps réel, sur la base de la compétence, de la persuasion et des intérêts stratégiques.

Le monde ne se divise plus en blocs rigides, pro-américains ou pro-soviétiques. Les États-Unis, sous Trump, ont rappelé qu’aucune alliance n’est gratuite : « America First » a redéfini la logique des partenariats. La Russie, sous Poutine, affirme sa puissance militaire et énergétique, imposant ses conditions et cherchant des alliances stratégiques là où ses intérêts sont menacés. La Chine, en pleine ascension, ne se limite pas à son territoire : ses investissements massifs en Afrique, en Asie et en Amérique latine sont autant de leviers pour renforcer sa puissance économique et diplomatique. Et l’Europe, longtemps perçue comme un bloc homogène, se recompose : la relation franco-allemande, moteur historique de l’Union, se heurte désormais à des priorités nationales divergentes, qu’il s’agisse de politique énergétique, industrielle ou migratoire.

Pour l’Algérie, cette reconfiguration est à la fois un défi et une opportunité. Dans les salons feutrés des ambassades d’Algérie la priorité c’est le business : les diplomates algériens savent que la générosité abstraite ne paie plus. La solidarité sans contrepartie ne peut être la seule boussole. Aujourd’hui, il s’agit de défendre la souveraineté nationale, de développer l’économie locale et de renforcer la croissance. Chaque partenariat doit être concret, gagnant-gagnant, et produire des bénéfices tangibles pour la population.

Cela implique de diversifier les relations, de constituer des blocs souples et pragmatiques, et de ne pas se limiter aux alliances traditionnelles. L’Algérie doit aller chercher les meilleurs partenaires et experts, où qu’ils se trouvent. L’efficacité prime sur l’étiquette politique ou l’origine. L’objectif est clair : construire des relations basées sur l’intérêt commun, la confiance mutuelle et des projets durables, qu’il s’agisse de commerce, d’industrie, d’infrastructures ou de technologie.

Même dans le champ politique et diplomatique, la logique change. Les conférences internationales, les sommets et les forums économiques ne sont plus seulement des occasions de discours, mais de négociations concrètes, où chaque pays évalue ses avantages et ses risques. La realpolitik impose de savoir dire non, de savoir défendre ses positions, et de ne jamais sacrifier l’intérêt national pour une solidarité abstraite.

Le réalisme et le pragmatisme s’imposent face aux illusions du passé. Les États doivent naviguer dans un monde multipolaire, mouvant et parfois imprévisible, où les blocs se recomposent au gré des besoins et des opportunités. Pour l’Algérie, comme pour d’autres nations conscientes de sa place stratégique, l’avenir repose sur la capacité à allier principes fondateurs et pragmatisme, vision nationale et ouverture stratégique.

Au fond, la leçon est simple mais cruciale : dans le monde d’aujourd’hui, chacun doit défendre son peuple, ses intérêts et sa souveraineté. Les alliances se construisent sur la compétence, le respect mutuel et la réalisation concrète de projets communs. Le populisme et les discours creux ne suffisent plus. Seule la construction de partenariats solides, diversifiés et pragmatiques peut garantir la stabilité et la prospérité dans un ordre mondial complexe et instable.

L’Algérie, comme tous les États qui souhaitent préserver leur indépendance et assurer leur développement, a tout intérêt à s’inscrire dans cette logique : celle d’une diplomatie moderne, réaliste, orientée vers l’action, où l’amitié n’est plus une promesse, mais un résultat construit et partagé.

تاريخ Nov 23, 2025