الحراك الإخباري - Macron, le président malgré lui
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Macron, le président malgré lui

منذ يومين|الأخبار



Ahmed Abdelkrim

À l’approche de la présidentielle de 2027, Emmanuel Macron se découvre des accents martiaux. Contre l’Algérie, contre Vladimir Poutine, il « hausse la voix », se dresse derrière le paravent commode de l’Europe et joue au chef de guerre. Mais l’image ne trompe personne : derrière le costume trop large de “leader puissant”, il y a un président affaibli, usé, qui tente de réécrire en quelques mois dix années d’un mandat calamiteux.
Car le bilan est là, brutal, implacable. L’économie française croule sous une dette abyssale de plus de 3 400 milliards d’euros, soit 114 % du PIB. La croissance s’étiole, le chômage stagne, la précarité ronge les classes moyennes. La France que Macron avait promis de transformer en “start-up nation” est devenue un pays exsangue, prisonnier de ses déficits et de ses fractures sociales.
À l’intérieur, l’insécurité gangrène le quotidien. Les agressions se multiplient, les violences urbaines explosent. Les émeutes de 2023, ravivées par la mort de Nahel, ont exposé une jeunesse en rupture avec l’État. Dans les quartiers, la République recule, remplacée par la loi des trafics. Macron, fidèle à son style, a réagi par des discours, des mots, des postures. Mais rien de concret, rien qui rassure. La fracture s’élargit, le fossé se creuse.
À l’international, son parcours n’est guère plus flatteur. Pendant les moments les plus sombres de la guerre en Ukraine, Macron se faisait discret, enfermé dans ses appels téléphoniques interminables à Poutine, sans résultat. Aujourd’hui, alors que des accords de paix se dessinent sous l’impulsion américaine, il réapparaît, plus bruyant que jamais, parlant d’“ogre russe” et de “prédateur aux portes de l’Europe”. Où était-il quand l’Europe tremblait ? Derrière la porte, silencieux. Et maintenant qu’il se sait en fin de cycle, il se redresse, comme un élève pris en défaut qui parle plus fort pour masquer son absence.
Avec l’Algérie, c’est la même comédie : un jour, des mots d’apaisement, le lendemain, des piques, des provocations. Jamais une vision, jamais une ligne. Juste l’impression d’un président ballotté par les vents, incapable d’assumer l’histoire commune et ses blessures. Un Macron qui refuse de voir une Algérie forte, stable, libre, qui avance, qui construit, qui progresse. Avec son ton moralisateur, il se pense autoritaire, il se croit stratège, mais il n’a rien compris. L’Algérie n’est pas une carte diplomatique que l’on agite à la veille d’une élection, ni un bouc émissaire que l’on brandit pour flatter les instincts les d’un électorat fatigué. L’Algérie est souveraine, indépendante, libre. Elle s’impose aujourd’hui, elle investit, elle bâtit, elle tisse de nouvelles alliances.
À ses côtés, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, qui se rêve déjà président. Un homme dont l’ambition dépasse de loin le portefeuille ministériel, et qui, faute de programme solide, a trouvé un exutoire commode : faire de l’Algérie le bouc émissaire idéal. Chaque sortie, chaque posture respire moins la sécurité intérieure que la projection personnelle. Comme le fameux personnage d’Iznogoud, il se voit déjà « calife à la place du calife ». Mais derrière les coups de menton de Retailleau, il y a toujours l’ombre de Macron. Le président le laisse avancer ses pions, se salir les mains, souffler sur les braises… pendant que lui s’offre le luxe d’apparaître au-dessus de la mêlée. Retailleau croit jouer sa propre partition ; en réalité, il n’est qu’un instrument, une voix ventriloquée par l’Élysée
Et que dire de ses relations avec Washington ? Trump, lors de ses rencontres, le traite comme un enfant turbulent. Les images parlent d’elles-mêmes : poignées de main écrasantes, petites phrases captées par des micros indiscrets, humiliations feutrées. Macron se voulait le porte-voix de l’Europe, il n’est apparu que comme l’écho lointain d’une puissance déclinante.
Le déficit de leadership saute aux yeux. La psychologie du pouvoir le dit clairement : un vrai chef inspire confiance, fédère autour d’une vision, donne une direction. Macron n’aura jamais su faire cela. Son style technocratique l’a isolé, son arrogance l’a coupé de l’opinion, ses envolées martiales arrivent toujours trop tard, comme des gestes de panique plus que des stratégies réfléchies.
L’“affaire Benalla” reste le symbole éclatant de cette présidence : un scandale né d’une violence illégitime couverte par l’Élysée, transformé en affaire d’État. Macron avait promis la transparence, il a offert l’opacité. Ajoutez les humiliations personnelles – Juin 2021, Tain-l’Hermitage, dans la Drôme. Emmanuel Macron s’approche d’un petit groupe de citoyens derrière les barrières. Le président, sûr de lui, comme toujours, s’avance pour serrer des mains, sourire aux lèvres, caméra omniprésente. Soudain, la scène bascule : une main jaillit, une gifle claque. Le bruit est sec, presque irréel. Macron recule d’un pas, hébété, avant de se ressaisir aussitôt, cherchant à donner l’illusion du contrôle. Mais l’image est déjà partie, virale, répétée en boucle sur toutes les chaînes du monde.
Les huées publiques au stade de France, les dérapages médiatiques – autant de blessures symboliques qui l’ont désacralisé. Jusqu’à cet épisode récent : une gifle dans l’avion, administrée par Brigitte, qu’il a absorbée avec un sourire forcé, comme si de rien n’était.
Entre médecin malgré lui de Molière et président malgré lui de la Ve République, on reconnaît un chef d’État qui avance sans conviction, improvise sans vision et agit sans comprendre. Un président qui accumule maladresses et contradictions, comme s’il jouait un rôle qu’il n’a jamais su tenir.
Alors, pourquoi ces cris guerriers, aujourd’hui ? Parce qu’il ne reste plus rien. Parce qu’un président en fin de course n’a que les mots pour donner l’illusion de la puissance. L’histoire, elle, ne se laisse pas berner. Elle retiendra une France endettée, divisée, fragilisée. Elle retiendra un président qui voulait incarner l’Europe et qui a oublié la France. Elle retiendra un chef d’État qui, faute d’avoir su convaincre par ses actes, tente dans ses derniers mois d’exister par le bruit.
L’histoire est sévère, et elle ne pardonne pas les faux-semblants. L’histoire ne se laisse pas berner. Elle retiendra une France endettée, divisée, fragilisée. Elle retiendra un président qui voulait incarner l’Europe et qui a oublié la France. Elle retiendra un chef d’État qui, faute d’avoir su convaincre par ses actes, tente dans ses derniers mois d’exister par le bruit. Et elle retiendra peut-être aussi ce ministre, qui se voyait déjà président, mais qui ne restera dans les mémoires que comme l’Iznogoud de la Macronie.

تاريخ Aug 19, 2025