Par Hanane Larbi
L’Eglise Catholique d'Algérie a été marquée par ses hommes.
Le Cardinal Léon Étienne Duval appelé également « Mohamed Duval » a été archevêque pendant les heures les plus sombres de notre guerre de libération; et avait appelé inlassablement pour « qu’une véritable solution de justice intervienne. »
Monseigneur Henri Teissier a été archevêque d’Alger pendant la décennie sanglante, et en a toujours parlé avec énormément de douleur et de désolation.
Le Cardinal Jean Paul Vesco, l’actuel archevêque d’Alger, lui, fait face à la plus grande crise diplomatique entre l’Algérie et la France. Une série de tensions sans fin qui mettent l’homme dans un état d’inquiétude et de colère.
Cela fait des mois que l’archevêque Vesco met en garde contre le « jusqu’au-boutisme de certains responsables politiques français. »
Cette semaine, à partir de Rome où il a pris part à l’élection du Pape Léon XIV, il en appelle à la responsabilité collective et à la fraternité.
Le cardinal évoque les 130 années de colonisation et « la blessure extrêmement profonde qu’elles ont laissée dans l’âme algérienne. »
Son constat est sans appel: « tant que la France ne regarde pas cette question en face, nous irons de crise en crise » et il ajoutera « il y a entre la France et l’Algérie, un rapport d’abuseur à abusé, et ce n’est pas une violence comme les autres. »
Les propos de l’archevêque d’Alger ont le mérite d’identifier « la faute » pour ceux qui n’en auraient pas pris conscience.
Est ce une lucidité politique ou la lucidité de la foi?
Peu importe.
En bon horloger, Mgr. Vesco est juste soucieux que les aiguilles tournent dans le bon sens.