Par Hanane Larbi

“Au commencement il y a l’humain et à la fin il y a l’humain.”’

C’est comme cela que le professeur Aktouf avait commencé sa conférence et avait terminé sa conférence.
C’était en 2014, à Bordj El-Kiffan, lors d’un séminaire où il expliqua à son audience “ les périls du néolibéralisme” et en profita également pour exprimer sa détestation pour la mondialisation qui n’avait qu’un objectif “ broyer le tiers-monde en développant le sous-développement.”

Il nous expliqua à nous, assistance, pourquoi la vigilance était de mise en Algérie. “ Attention le surgissement d’une classe de nouveaux riches n’est pas synonyme de décollage économique” martela-t-il
“ il ne faut pas se leurrer!”

Toute la salle l’écoutait religieusement.
C’est vrai qu’il avait le verbe haut, Monsieur Aktouf.

Pendant le déjeuner, il parla de son “ exil académique volontaire au Canada dans les années 80 avec femme et 4 enfants.” “ Volontaire mais la mort dans l’âme” il précisa.
Il déroula élégamment son parcours de vie. Nous avions l’impression qu’il était professeur- chercheur- globe-trotter.
Il avait un cheminement universitaire époustouflant….à travers 3 continents. Lui, cet homme qui n’a appris à lire qu’à 11 ans, mais qui a 16 avait dirigé une école primaire, visant la réussite de tous les élèves.

C’était déjà écrit. Omar Aktouf avait bel et bien mis l’Homme au centre de tout.

Ce 3 avril, nous apprenons la nouvelle de la disparition du professeur Aktouf. Après-midi printanier à Alger….temps gris et glacial à Montréal. Ce n’est pas étonnant. Un sachant s’en est allé.